Le Mexique luxuriant – Del Meco al DF

Le Mexique luxuriant – Del Meco al DF

Le trajet vers El Meco commence par de grosses routes désertiques

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Mais après avoir passé Ciudad del Mais, la végétation change, enfin du vert, plein de vert, des arbres, des fleurs, on voit même de la barba de viejo pendre des arbres, comme en Louisiane.

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On a prévu de passer quelques jours dans cette région, qui vit surtout de la canne à sucre, mais aussi du tourisme grâce à de belles cascades.

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Le premier arrêt sera à El Meco, camping / centre de plein air avec baignade dans la rivière. Le gardien un peu alcoolisé nous fait rentrer par derrière, le Katameh passe à peine (rétroviseurs rentrés) et nous passons une nuit bien tranquille. Le lendemain, après un début de matinée tendu et morose, on profite des cascade d’El Meco, plusieurs petits bassins d’eau turquoise avec de petites cascades. On passe de bassin en bassin par de petits ponts en bois, de petites îles, on y vit même quelques aventures.

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La première aventure, plutôt rigolote, consiste à chercher à la main puis avec des bâtons les tongs d’Elina qui sont parties au fond d’un bassin vaseux et boueux. La deuxième est nettement moins drôle, cela commence quand Léo et Ben s’aventurent en haut des (petites) chutes d’eau, mais Léo glisse, il essaye de se tenir aux jambes de Ben avant de lâcher et de se retrouver emporté par le courant. Heureusement, pas trop de mal, mais il s’en sort quand même avec de belles égratignures aux jambes et au bas du dos.

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On marche un peu dans le village, jusqu’à la « vraie » cascade d’El Meco, une grande cascade celle-ci dont on ne peut pas s’approcher en nageant.

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Du Mirador, on voit un groupe de touristes mexicains sauter dans un bassin à coté du haut de la cascade, certains ne sont pas vraiment rassurés, mais ils y arrivent finalement tous et remontent à côté de nous, un peu grelottants mais contents de leur expérience.

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Sur la route, les couleurs changent du tout au tout selon l’asphalte / la terre : soit c’est le vert brillant des champs de canne à sucre, soit c’est le monde tout gris de la poussière qui a tout recouvert.

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La cascade de Minas Viejas a l’air très touristique, mais on ne doit pas être en haute saison, car c’est loin d’être bondé, on a le temps d’en profiter et de l’admirer.

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Des fleurs mauves butiné par des papillons, une eau turquoise, un beau ciel bleu, difficile de faire plus enchanteur!

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Ensuite c’est une belle rencontre : on s’arrête au bord de la route, intrigués par la boisson que semble vendre un monsieur. Il s’agit de jus de canne à sucre, fraîchement pressé, auquel on rajoute lime et épices. Délicieux ! Il nous explique que la majorité des champs de canne à sucre ici utilisent des fertilisants chimiques, alors on ne peut pas la presser pour la boire. Lui garde quelques cannes « bio », et utilise une antique façon de presser la canne : un mulet qui fait tourner une grande roue qui va presser le jeu. On fait chauffer le jus de canne dans une marmite, puis on peut le garder en jus, ou le faire solidifier sous forme de piloncillos, des petits cônes de canne à sucre utilisés pour la pâtisserie ou comme miel. Il nous offre gentiment un sachet de piloncillos.

Pour les botanistes curieux, la canne à sucre peut monter très haut, jusqu’à 4 mètres. On la récolte une fois par an, entre décembre et avril. Avant de couper, les travailleurs font un feu pour brûler les feuilles dont on n’a pas besoin. Ils coupent ensuite la tige avec une machette. C’est donc un travail extrêmement difficile, entre la fumée du feu, la chaleur, les feuilles coupantes, les tiges dures et les abeilles attirées par le sucre...

La route longe des champs de canne à sucre, d’ailleurs on voit beaucoup de morceaux de cannes coupées sur la route : les camions qu’on croise sont remplis à ras bord de cannes, et lors des nombreux (beaucoup trop nombreux) topes, ils en perdent une partie.

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Ah, ces topes… On pourrait en parler longtemps… Les topes sont les dos d’âne mexicains, ils peuvent être bien visibles et annoncés plusieurs centaines de mètres à l’avance, ou complètement invisibles et traîtres, ils peuvent être légèrement bombés ou peuvent ressembler à des collines sur lesquelles il faut complètement s’arrêter, ils peuvent être officiels ou juste créés par une famille devant leur magasin pour forcer l’arrêt des conducteurs.

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On en trouve des centaines, et généralement on peste beaucoup, surtout après qu’on ait du faire un gros freinage d’urgence. Les mexicains auprès desquels nous nous sommes plaints sont assez fatalistes, pour eux les topes sont une nécessité pour faire ralentir les automobilistes et limiter le nombre d’accidents.

On se baigne ensuite dans la cascade de Micos, nettement plus touristique.

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Ensuite, c’est encore l’aventure.

On suit un plan ioverlander (notre fameuse application qu’on utilise pour dénicher campings et endroits gratuits où dormir) et on se retrouve sur une toute petite route de terre, on traverse un petit village et on arrive au coucher du soleil dans un endroit du bout du monde, El Jabali. Une famille de mexicains nous accueille, c’est leur quinta, leur maison secondaire rustique dans laquelle ils viennent passer la journée et les fins de semaine. Ils plantent des arbres fruitiers, ont plein d’animaux (un couple d’oies qui ne se quittent pas, des poules, des paons, des chats, des chiens). Ils installent petit à petit une infrastructure touristique, afin que les visiteurs puissent profiter des grands bassins d’eau plus bas. Endroit un peu magique, on est encore seuls au monde (les propriétaires sont partis après leur repas et notre discussion).

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Le lendemain matin, on profite donc des bassins, des paons, et Ben joue l’hymne ukrainien, en ce jour de premier anniversaire du début de la guerre. On rigole bien quand on entend Léo crier depuis les toilettes : un paon rentrait sa tête par la porte des toilettes (qui ne se fermait pas) alors qu’il était sur le trône ! Ces paons étaient d’ailleurs très curieux, ils tournaient autour du véhicule, montaient sur le marche-pied, mais avaient une fâcheuse tendance à nous montrer leurs fesses dès qu’on voulait les prendre en photo !

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On quitte ce lieu idyllique pour nous rapprocher de notre prochaine cascade, et pour le camping de ce soir, on sort la tente pour la première fois, Léo et Élina sont ravis de dormir dehors.

Le lendemain, petite déception, on voulait faire un tour en bateau en bas des cascades de Tamul, et on attend une bonne partie de la journée une excursion qui ne se matérialisera jamais. Mais finalement, on se rattrape par une sortie avec Moises, le propriétaire du camping. Après une petite heure de pick up, on marche, on longe la rivière et on arrive en haut des chutes de Tamul. On descend par une échelle de fer le long de la cascade pour arriver à un point de vue superbe, la cascade d’un côté, un mur végétal de l’autre.

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Après la remontée, on se baigne dans un des bassins (mais pas trop près des chutes d’eau non plus!), Élina fait ses premières brasses en autonomie totale, elle est très contente et très fière d’elle ! Juste avant de remonter dans le pick up de Moises, on voit un oropendula, un oiseau au chant intense et à la queue jaune.

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Pendant le retour, on discute avec Moises, de sa vie, du Mexique, de la musique. Il nous offre d’ailleurs une clé USB remplie de musique folklorique.

Le lendemain on part pour Xilitla, le jardin surréaliste de John Edwards. La route est belle, meme si en très mauvais état au début.

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Petite sueur froide, on arrive pile poil ric rac à 15h59 à Xilitla (on avait des billets pour 16h), et le préposé qui partait nous annonce qu’il est trop tard, qu’il n’a personne pour 16h. Et nous alors ? Eh bien… nous avions des billets pour le lendemain, et là il n’a plus de guide pour nous. En parlementant un peu et en insistant que demain nous ne serions plus là, il accepte finalement de nous faire rejoindre un groupe déjà parti. Ouf ! Cette visite est magique. John Edwards est un riche britannique, un peu excentrique. Mécène de Dali, ami des surréalistes parisiens, il se passionne pour Xilitla où il possède un vaste domaine, parmi une végétation luxuriante, de cascades et de fleurs. Il y fait construire différents espaces, des escaliers qui ne mènent nulle part, des motifs floraux, des lits en pierre moulés pour sa taille pour s’allonger au bord de la cascade, etc, etc.

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On ne peut visiter qu’une partie du parc, en présence d’un guide. On fait la visite avec un grand groupe d’écoliers, et le guide multiplie anecdotes et histoires rigolotes.

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J’adore ce lieu, j’aurais aimé pouvoir y rester plus longtemps !

On roule encore un peu, la route est belle mais il fait de plus en plus sombre et c’est de nuit qu’on arrive à Landa de Matamoros, dans l’État de Querétaro. On vérifie avec Élina auprès de la marée chaussée qu’on peut bien rester dans le terrain vague derrière l’église « claro que si, es muy tranquilo aca » et on s’offre un petit comedor de rue : monjas, gringas, sincronizadas, autant de déclinaisons de tacos. Le matin, on peut admirer l’église colorée de la mission de Landa de Matamoros avant de repartir.

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Un peu plus tard, on découvre aussi celle de Jalpa, un autre pueblo magico, une autre ancienne mission.

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Ambiance bizarre à Jalpa : en plus d’une chaleur écrasante, il n’y avait plus aucune connexion aux réseaux téléphoniques. Les distributeurs d’argent ne marchaient plus, tout était plus au moins à l’arrêt, sauf les nombreuses voitures de police et d’armée qui tournaient autour de la place. On continue notre route et on quitte les régions luxuriantes pour retourner vers les zones plus désertiques.

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On s'étonne de quelques panneaux de circulation: une double limitation de vitesse sur l'autoroute!

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À Bernal, on peut voir encore des murs et églises colorés, ainsi que la peña de Bernal, un monolithe volcanique haut de 350 mètres.

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Avec Léo et Élina, on se promène dans le village et Léo trouve un T shirt d’un tigre en perles: on découvre la marque mexicaine Ay Guey, pour laquelle chacun d’entre nous va craquer au moins une fois. Le T shirt tigre va se retrouver sur plusieurs photos à partir de maintenant...

Prochaine étape Tula, qu’on visite dans l’après-midi. Tula était une cité toltèque, qui a connu son apogée entre 900 et 1200. On peut y voir des terrains de juego de pelota en forme de I : les joueurs doivent mettre la boule dans un trou avec leur hanche.

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On voit aussi un mur de serpents, le Coatepantli, où des têtes de serpents mangeaient des têtes humaines.

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Pour rappeler comment on traitait les ennemis, ils érigeaient un mur de cranes, le Tzompantli. Mais Tula est surtout connu pour ses atlantes, des statues géantes de guerriers de 4 mètres 50. Ces guerriers servaient de piliers pour le toit du temple, lui-même érigé en haut de la pyramide de la place principale.

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Les atlantes ont un papillon sur la poitrine, et un disque solaire à l’arrière pour accrocher leur jupe.

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D’autres piliers étaient en forme de serpent et représentaient Quetzalocoatl.

Pour le camping du soir, on s’est arrêté juste à coté de l’entrée du site de Teotihuacán. Pour la première fois depuis le début du voyage, on voit 3 camions de français garés, une famille franco-belge en voyage pour un an, et deux autres familles de voyageurs au long terme. Bizarre de se retrouver entre français, on n’avait croisé quasiment aucun touriste (hormis les touristes mexicains bien sur) depuis notre entrée au Mexique !

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Le matin on se fait réveiller par un bruit bizarre, comme un gros souffle. Il s’agit de montgolfières, qui profitent de la lumière du lever du soleil pour emmener les touristes admirer les « piramides ». Pour nous c’est un festival de couleurs, et ça nous permet de faire un réveil matinal !

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Le site de Teotihuacán est très impressionnant, de par sa surface, la taille de ses pyramides ou la richesse des fresques retrouvées ou restaurées. Léo a écrit un article très clair sur l’histoire de Teotihuacán ici alors je ne vais pas répéter et vous invite à le lire ici

En quelques mots, cette ville est nommée ainsi par les Aztèques qui découvrent ses ruines plus de 700 ans après sa chute, Teothihuacán veut dire lieu de naissance des Dieux. Mais ce n’est pas un site aztèque ! Il s’agit de la civilisation des Teotihuacanos, qui influencera la plupart des civilisations mexicaines ultérieures.

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La pyramide du soleil est la 3ème plus grande pyramide du monde.

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La légende dit que le serpent à plumes a tué un monstre aquatique : Cipactli. Après, il a façonné le ciel et la terre avec son corps, et les points cardinaux avec ses membres. On voit ces sculptures dans le temple de Quetzalcoatl dans la Citadelle

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Ce temple est répliqué - en couleurs, dans le musée de Mexico:

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La chaussée des morts a été (mal) nommée par les Aztèques: on n'a pas retrouvé de tombe dans les nombreuses pyramides le long de cette route. Le nom est quand même resté et c’est par cette longue artère qu’on traverse le site du Nord au Sud.

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On a aussi visité un musée qui comprenait plusieurs fresques en couleurs.

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C’est clairement le site le plus touristique qu’on ait visité jusque là, et les marchands ambulants sont nombreux, ce qui nous permet de voir beaucoup d’artisanat.

En tout cas, on était fourbus à la fin de la journée, l’un d’entre nous qui n’avait pas voulu mettre de crème solaire avait le cou rouge écarlate (« mais ça fait pas mal »).

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Le lendemain, en route pour Mexico, el DF (à prononcer « elle dééffé ») ou districto fédéral. Après les déserts et canyons du Nord, les cascades luxuriantes, les ruines archéologiques, voilà la capitale, une des villes les plus grandes, et les plus polluées du monde. Nous avons loué un Air Bnb pour quelques jours, mais il reste un défi de taille : trouver un endroit proche de l’appartement et sécuritaire où laisser le Katameh…

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Marianne

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