Bienvenidos à México !

Bienvenidos à México !

Le désert mexicain, de Ojinaga à Real de Catorce

Le samedi 4 février, ça y est, on passe la frontière mexicaine ! Sans trop de problème ni de délai (le poste d’Ojinaga n’est pas très fréquenté), on ressort une heure et demie plus tard, avec les papiers en règle et quelques premières surprises :

  • une fois les papiers finis, le préposé me demande 50 dollars US... soit-disant un non-payé de mon dernier séjour au Mexique... « non, malheureusement c’est trop vieux, on ne peut pas sortir de facture, mais sinon, tant pis, vous paierez plus tard »… oui oui, on paiera plus tard !
  • on parle espagnol couramment, mais ça ne surprend personne, il faudra attendre la Baja California pour que ça change !

Dès le passage de la frontière, on sent que c’est différent : les peintures sur les murs des échoppes, l’étroitesse des rues, les gens qui grouillent, les fils électriques qui tombent, mais l’ambiance a l’air sympathique.
On part rapidement vers notre première destination : la ville de Chihuahua, capitale de l’État du même nom. On voit beaucoup de plaques texanes sur la route, une autoroute qui traverse le désert.

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On découvre ce qu’on avait lu sur des blogs Internet : sur une route à une voie, quand on est lent comme un camion ou comme un VR, on se cale sur la voie d’urgence pour laisser les voitures plus rapides vous dépasser. On peut ainsi se croiser à 3, voire 4 voitures, sur une route à une voie où il n’est parfois pas autorisé de doubler !

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On s’arrête sur le stationnement d’un parc / centre sportif à Chihuahua, le gardien nous confirme que des gardes seront là toute la nuit et qu’on peut y rester. Après de délicieux burritos préparés par Ben, on passera donc une nuit tranquille.

En voulant visiter Chihuahua, on se rend compte d’une chose : le Katameh est gros, surtout pour des centres d’anciennes villes coloniales, aux rues étroites et pavées. On se trouve une petite place de parking (dont on arrache un fil électrique qu’on remet tant bien que mal) et on se promène à pied dans le centre ville de Chihuahua, deux longues rues piétonnes et commerciales remplies de monde (on est dimanche), entre une cathédrale et une grande place où on commémore les exploits de Pancho Vila (que Léo et Élina appelleront « Pancho Villette ») et d’autres héros de la révolution mexicaine.

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L’ambiance est chaleureuse, bruyante (on dirait que chacun se bat pour que sa musique soit plus forte que son voisin, dit Élina), détendue. On se sent déjà complètement dépaysés, aucun gringo, que des mexicains ; l’État de Chihuahua, au centre-nord du Mexique, n’est pas très visité par des touristes étrangers.

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Canyons et cascades

On part ensuite vers notre prochaine destination : les chutes de Basaseachi, un parc qui contient les plus hautes chutes d’hiver du Mexique (les deuxièmes plus hautes chutes en été). Pour y aller, on commence nos premières routes sinueuses et à la qualité inégale...

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On s’arrête en haut d’un point de vue magnifique sur la cascade, où, théoriquement, on n’a pas le droit de rester dormir, mais en parlementant un petit peu avec le gardien, et après une petite rémunération, il nous autorise à rester.

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On fait quelques petites marches vers d’autres points de vue en fin d’après-midi.

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La légende dit que Candameña, seigneur de la haute Tararumara, avait une fille d’une grande beauté, Basaseachi. Le père, jaloux des prétendants nombreux de sa fille, leur imposèrent à tous de terribles épreuves, auxquelles aucun ne put survivre. Basaseachi, inconsolable, se jeta dans l’abîme, et la magie du lieu la transforma en cascade.
Le lendemain, on se lance dans une plus grande expédition: descendre en bas de la cascade, remonter en haut des chutes, puis revenir à notre point de vue.

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Nous ne croiserons pratiquement personne dans ces marches ni sur le point de vue, comme si cette cascade n’était que pour nous !

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On y restera donc une seconde nuit, et je pourrai reprendre, le matin, mon café en regardant le paysage devant mes yeux, alors que Ben fait une petite séance de sax. Quelle chance !

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Notre prochaine destination nous avait été recommandée par Maria Carmen, la nounou d’Élina pendant ses 4 premières années  : les Barrancas del Cobre, sorte de Grand Canyon mexicain, où les touristes arrivent d’habitude par un long train qui monte depuis la côte Ouest (depuis le Golfe de Cortez). Nous arriverons par la route de montagne, magnifique route heureusement en bon état, qui serpente à travers les forêts, les montagnes, et les petits villages.

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Creel est la « grosse » ville qui vit du tourisme de Barrancas del Cobre. On s’y arrête pour les courses et pour une recherche infructueuse d’infrastructure de vidange pour notre VR puis on part passer la nuit dans un camping au bord d’un lac, encore seuls au monde ou presque.
Il fait froid, nous sommes en altitude (l’altitude moyenne au Mexique est de 1000 mètres, quand on connaît tous leurs kilomètres de côtes, ça montre bien que c’est un pays montagneux!). Au petit matin, de la brume s’évapore du lac, on se promène avec Élina et on profite de la vue.

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Nous nous dirigeons ensuite vers Divisadero, le parc d’aventures créé par le gouvernement mexicain pour développer le tourisme aux Barrancas del Cobre. On peut faire de la zipline, du ziprider, de la via ferrata, du téléphérique et encore plein d’autres choses.
On nous dirige vers un petit parking de terre juste à côté de l’entrée du parc d’aventures. On se gare au fond, avec la vue plongeante sur les barrancas, les différents canyons qui s’offrent à nos yeux sont de toutes les couleurs.

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Et une fois les autres voitures et bus partis, nous sommes seuls à passer la nuit sur ce petit bout de paradis. Enfin, presque, des chiens errants nous suivent et nous « gardent » (ils aboient quand les gardes de nuit font leur ronde et se rapprochent de nous!), tout maigres et sans poils, mais absolument pas agressifs.

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Le lendemain, on descend dans le canyon. Ben et Léo via le ziprider (assis dans un trapèze, ils descendent 2 km au dessus du vite, jusqu’à 110 km/h!), pendant qu’Élina et moi prenons le téléphérique.

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Après un petit pique-nique, on décide de remonter à pied, et sans guide.
On cherche un peu notre chemin au début, puis on trouve notre sentier panoramique, et même notre guide, sous la forme d’un chien noir (qu’on a bizarrement appelé « Chien Noir ») qui nous a guidé / suivi pendant 4 heures !

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On a fait quasiment 18 km ce jour là mais on est fiers d’être rentrés à pied et d’avoir pu profiter de cette magnifique journée.
Ben profite encore du lieu pour une autre séance de saxo devant le paysage. Pas mal !

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Le lendemain, on part pour Batopilas, un « pueblo mágico » au fond d’un des canyons. Les pueblos magicos sont des appellations données par le gouvernement mexicain à des villes de taille petite ou moyenne, qui ont un intérêt historique, culturel ou géographique, afin d’en développer le tourisme. La plupart des pueblos mágicos que nous avons visité sont en effet superbes. La route pour Batopilas, selon les personnes avec qui nous avions discuté, était en état moyen (« quelques wash out » , « elle n’est pas très bien maintenue ») mais on devrait pouvoir passer. Mouais…

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D’abord on est monté beaucoup, avant d’arriver à la route qui descend vers Batopilas le long de la falaise. Incroyable route, une pente comme nous n’en avions jamais expérimentée, des lacets qui paraissent sans fin, et des obstacles à chaque virage, pierres tombées, terre, etc.

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Les freins chauffent, on commence à bien sentir les plaquettes qui brûlent, on se dit qu’il faut s’arrêter pour les faire refroidir quand on arrive devant le wash out de trop : la route est complètement explosée au virage suivant, des grosses pierres la parsèment sur plusieurs mètres.

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D’un commun accord, on décide de faire demi-tour. On n’est pas en 4x4, il faut accepter ses limites !

Parral, Parras et Real

On se dirige ensuite vers Hidalgo del Parral, ou Parral.
Encore une belle route de montagne, qui petit à petit descend dans la plaine, le paysage change et s’ouvre, encore des endroits majestueux que nous traversons.

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Ce soir-là, nous dormons dans le parking d’un hôtel et nous passons la soirée dans un très bon restaurant, los Remedios. Grosse ambiance, c’est la finale du super bowl, la télé est à fond, les gens encouragent les Chiefs de Kansas City, et les enfants découvrent Rihanna…
Petite visite du centre de Parral avant de partir. La ville est surtout connue pour être là où Pancho Vila s’est fait assassiné, mais on délaisse les musées. On va plutôt admirer les églises, on longe le canal à sec en regardant les graffitis, et on va acheter des desserts au dulce de leche à la Gotita de miel, une spécialité locale.

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Grosse journée de route pour Ben, de larges autoroutes toutes droites; il fait chaud, sec, et il y a beaucoup beaucoup de poussière. Moins drôle que les routes sinueuses de montagne ! Les panneaux se succèdent, nous prévenant des tolvaneros, des mini-tornades de poussière, qui se forment naturellement.

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Nous arrivons le soir à Parras de la Fuente, ou Parras, une ville de l’État de Coahuila connue pour ses vins, en particulier ses Cabernet-Sauvignon.
Encore un superbe pueblo mágico, ici les façades sont colorées, les rues et les trottoirs sont propres, et tout le monde nous le confirmera : « acá, es muyyyyy tranquilo ».

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C’est vrai que l’ambiance est douce et détendue, les gens flânent ou dansent sur les jolies Plaza de Armas carrées, bel artisanat (Élina a maintenant un look d’enfer, entre ses bottes du Texas (made in Mexico) et sa blouse mexicaine!), et en effet bon vin ! On apprécie surtout le don Leo (c’est un signe!).

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La vallée de Parras a vu la première vigne mexicaine selon les locaux; avec la vallée de Guadalupe en Basse Californie ce sont les deux principales régions de production de vin. On avait une image peu reluisante du vin mexicain, on sait maintenant qu’on peut y trouver du bon vin !

En partant de Parras, on retrouve les grosses routes chaudes, mais heureusement sans trop de poussière. Notre prochaine étape est un haut-lieu touristique : Real de Catorce, dans l’État de San Luis Potosi. Grande ville minière de 40 000 habitants à la fin du XIXe, puis ghost town qui perd tous ses habitants au début du XXe, la ville a été redécouverte dans les années 1970, restaurée et redéveloppée pour y recevoir des touristes. On y entre via une route pavée de 25 km, puis via un tunnel de 2,3 km, qu’on ne peut pas prendre en Katameh.

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On appréhendait un peu la route pavée avec le VR, mais finalement ça se passe très bien, ça vibre mais ça passe et Léo qui pensait pouvoir courir plus vite que le Katameh, se voit obligé d’accepter sa défaite.
On laisse donc le Katameh au parking à l’entrée du tunnel, et on se prépare à le traverser en marchant avec nos frontales, quand une mexicaine nous offre un lift. Elle a voyagé au Canada et semble ravie de nous raconter ses expériences. Elle nous conseille un petit restaurant local, où nous nous régalons de chiles rellenos, enfin, surtout Ben et moi. Léo en revanche a détesté, il trouvait que son escalope frite de poulet avant le goût d’omelette frite au sel!

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On marche le long de la rue principale, Lanzagorta, admire l’artisanat, l’église de la Parroquia de la Purísima Concepción où de nombreux fidèles viennent remercier Panchito (Saint François d’Assise), avant de monter sur un chemin poussiéreux et anciennement pavé qui nous emmène au pueblo fantasma, une des nombreuses villes fantômes.

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Ruines d’églises, de maisons, cactus et plantes, et un gros trou béant qui nous rappelle le passé minier de toute cette région.

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On continue de monter, on voit d’autres ruines et on se demande si on pouvait éviter de repasser par le tunnel en « coupant par la montagne ». En termes de direction on est bons, et on voit les restes d’un vieux chemin anciennement pavé qui redescend de l’autre coté de la montagne.

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Il est encore tôt, et la perspective d’une marche est attrayante, ça sent l’aventure, alors on tente, et bingo ! Le chemin nous amène juste à l’entrée du tunnel, où on retrouve le Katameh.

Le lendemain direction l’Est pour découvrir une autre région de San Luis Potosi : les cascades, la canne à sucre et la végétation luxuriante, ça va changer du désert et de la poussière !

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Marianne

Comments

J’ai enfin regardé en détail toutes les pages de votre blog. Magnifique, je voyage avec vous !!! Vous nous manquez. Vous passez par la France cet été ? Plein de bisous les amis, profitez bien !
Written on Wed, 14 Jun 2023 12:30:29 by Lucie

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