Après Key West, on se pose une journée dans un des state parks : une journée où on ne bouge pas, peut-être la première depuis le début du voyage -> le rêve de Ben ! École ou saxo, baignade, Élina nous prépare des sandwiches pour midi.

Re baignade, repos et Ben finit par un barbecue avec de délicieuses saucisses. Dommage qu'il n'y ait pas beaucoup de vent, les no-see-ums et les moustiques sont là, mais on fait attention (pantalon, manches longues, chaussettes). On souffre moins du grattage permanent que quelques jours auparavant et on commence à espacer les applications de calamine / eau salée sur les jambes. Ouf !
Retour vers la civilisation et vers Miami
Le premier arrêt sera encore argentin : un Freddo. La serveuse nous confirme que la glace vient bien d’Argentine, c’est pour cela que le goût nous a semblé si similaire ! On part donc avec un demi kilo de dulce de leche granizado et on s’enivre d’accent argentin en discutant avec la serveuse. Le monde est petit, sa fille veut aller vivre à Montréal (on a vérifié, elle aime le froid !).
À Miami, notre seule visite sera pour les murales de Wynwood.
Le quartier complet est couvert de murales, dont certaines qui nous (Ben et moi) ont vraiment plu.
On voit des artistes travailler, c'est clairement un lieu actif et vivant.
Élina n'aime pas du tout ça, sauf quand les murales montrent des lapins et ou des chats.
Léo se plaint aussi de mes arrêts intempestifs photographiques devant les murales et veut s'en aller. Ah la la, des fois on serait bien juste avec Ben !
En tout cas, le quartier est un mélange assez hétéroclite de bâtiments délabrés et de cafés ultra hype ultra hipster. Probablement en plein embourgeoisement. Pour l’instant, il nous plaît.
On quitte la ville pour aller vers l’Ouest vers notre prochaine destination : les Everglades.
Les Everglades
C’est un immense parc national (le 3ème plus grand pour être précise)
Connu pour ses alligators et crocodiles, il abrite une grande faune et un écosystème critique. Nous ne visiterons qu’une petite partie du parc.
Notre première entrée en matière sera via un bateau, plus particulièrement un airboat : un bateau dont l’hélice est dans l’air, ce qui lui permet de naviguer dans des eaux très peu profondes, et de ne pas trop perturber la faune locale.

On a de la chance, on arrive juste après un groupe qui vient de partir, et donc nous ne sommes que tous les 4 sur le gros airboat suivant, avec notre guide Toby.
Quelques mètres à peine après le départ, on voit (de loin et juste de dos) un alligator dans l'herbe et deux beaux oiseaux.
Ensuite l'airboat fend les flots de la rivière et prend de la vitesse dans la River of Grass. Il faut mettre des bouchons d’oreilles car c'est très bruyant mais la sensation de vitesse est assez grisante, les enfants adorent!
En ce moment, en hiver, les eaux sont plutôt fraîches alors les alligators sont plus visibles et sortent plus (l’été, en plus d’être la saison des pluies, de l’humidité et des moustiques, les alligators sont plus souvent dans l'eau pour se rafraîchir). On comprend mieux l'importance de la River of Grass pour l'équilibre de la région et de la protection de la flore et faune. Avant le XIXème siècle, toute cette partie centrale de la Floride était inondée chaque année par le lac Okeechobee plus au nord, mais les drainages successifs et l'urbanisation a tout modifié et mis en danger l’écosystème. Au pire moment, il restait à peine 100 000 alligators en Floride. Mais depuis les efforts successifs de protection et d’organisation de canaux dans la River of Grass, ils sont maintenant quelques 1,8 millions en Floride, tout va mieux pour eux ! Par contre les crocodiles sont juste quelques milliers, ils sont plus au sud de la Floride, on n’en verra pas.
On apprend beaucoup de choses sur les alligators forcément, la bonne nouvelle c'est qu'ils sont un peu plus timides que leurs cousins les crocos et n'attaquent en général moins les humains. Après la promenade en airboat, c'est le « gator show », où, encore une fois on est juste tous les 4. Le ranger-show man est clairement à l'aise, il est en tongs et en bermuda dans une arène où sont allongés deux gros alligators. Il leur prend les mâchoires, en tourne de plus petits dans tous les sens et nous explique plein de choses sur eux.
Quelques faits marquants :
- Les alligators ont 40 dents qu'ils perdent 50 fois dans leur vie (elles repoussent)
- Ils ont la langue collée au fond de la gorge et ne peut pas tirer la langue (comme le T-rex!)
- Ils ont une 3ème paupière transparente qui leur permet de bien voir sous l'eau. On dirait des lunettes de piscine, elles s'ouvrent et se ferment latéralement.
Notre bivouac du soir sera dans un renfoncement du loop road, une très belle route scénique dans le Bic Cypress Preserve, un espace protégé adjacent au parc des Everglades.

La route n'est pas du tout passante et on se sent très privilégiés. On entendra juste dans la nuit un pick up passer, puis après plusieurs coups de feu. On l'a appelé « le braconnier des Everglades ».
Le lendemain matin, on fait un game drive sur la loop road, comme dans un safari africain ! Sauf que là, depuis les fenêtres du Katameh, ce sont les alligators qu'on guette. On est tout excités en voyant les premiers, mais au total, ça sera une vingtaine qu'on observera le long de la route. Les plus gros sont devant une maison et on sort de la voiture pour les voir. Élina verra des tous petits dans un trou. Léo et Élina leur donnent des noms : Jack Olantern, Tic et Tac, Tom et Jerry, Droopy, Granjembeuf. Jack, un des premiers qu'on a vus, était très curieux et s'est approché de nous en nageant.
À la fin de notre loop, nous allons à l'Oasis visitor center de Big Cypress Preserve, où on peut voir la dose d'alligators, des dizaines dans le canal le long de la route.
Mais pas seulement, on voit aussi beaucoup d'oiseaux dans les arbres. J'adore le livre que j'ai trouvé pour Elina, on y apprend le nom de tous ces oiseaux et comment ils se nourrissent, les ibis au bec recourbé, les aigrettes, les spatules, les hérons majestueux, les tantales d’Amérique au crane et au cou déplumé qui ressemblent un peu à des vautours. On voit surtout des aigrettes, dont le blanc étincelant jure avec l'eau, les arbres ou les herbes. Ils sont étonnamment gros (mais très légers).
On repart dormir à notre spot du loop rood. Pas de braconnier cette nuit-là.
Le lendemain, on retourne au parc des Everglades, au centre de visiteurs de Shark Valley.
Je prépare le pique nique pendant que Ben prépare les vélos. C'est une boucle de 15 miles sur une route pavée que nous nous apprêtons à faire en vélo. Au bout, il y a une tour d'observation qui permet d'admirer la River of Grass. C'est le point culminant des Everglades, pour dire combien c’est plat ! Le long de la route, on voit quelques alligators sur le bord. Des touristes s’arrêtent pour les photographier et se rapprochent à moins de 2 mètres, les fous… quand on sait la vitesse de mouvement des alligators, on garde ses distances...

Au retour, la lumière est superbe, on voit plein d'oiseaux qui s'envolent à notre passage et, petite poussée d'adrénaline, je roule sur un serpent. J'en lâche presque le vélo, je descends de vélo, puis remonte et repars rapidement, alors que le serpent finit de traverser et retourne dans l'eau. Ben et Léo se sont bien moqués de moi « alors toi quand tu roules sur un serpent, tu t’arrêtes et tu descends de vélo ! » On choisit d'aller au camping le soir, même si Ben préférerait retourner une 3ème fois sur la loop road, mais j'ai vraiment envie de me doucher, alors il accepte.
Remontée du golfe du Mexique
On s’arrête déjeuner plutôt tard à Wendy's, on voulait goûter. Les salles de restaurant sont fermées mais on prend via le drive in (à pied, impossible de passer sous le porche pour le Katameh) et c'est franchement mauvais. Enfin, surtout les burgers des gars, Élina et moi on s'en sort mieux avec notre salade et nos croquettes de poulet. Histoire d’en rire, on commence une liste des fast foods nord-américains qu’on classe par catégorie. Dans la catégorie « à vomir », vous trouverez Burger King et Wendy’s. Dans la catégorie « difficile à digérer mais OK », on trouve Huddle House. Finalement dans la catégorie « on n’a pas l’impression de se faire du mal », on trouve le canadien A&W, KFC et le texan Whataburger. À suivre...
On voit dans cette région les restes de Ian, un ouragan qui a fait beaucoup de dégâts. L’île de Sanibel dont ont voulait voir la plage réputée superbe est d’ailleurs encore fermée au public.
On continuer à rouler le long du Golfe du Mexique vers le Nord, jusqu'à Saradosa, pour visiter une distillerie de rhum : le Siesta Key Rum. Le Lonely Planet en avait parlé avec chaleur, c’était noté 4,9 sur Google, on voulait voir. C’est la "plus vieille" distillerie de rhum de Floride, c'est-à-dire 15 ans (!), mais clairement l’œuvre d'un passionné. De taille artisanale, ils n’utilisent que des produits naturels et choisis avec soin, et ont gagné de multiples prix internationaux pendant des années. On suit avec attention la visite guidée, on goûte, on se régale et on repart avec quelques bouteilles. Si vous avez l’occasion, on a surtout aimé leur Spiced Rum ou leur Toasted Coconut Rum.


Le lendemain, pas d’école dans le Katameh mais une activité pédagogique dédiée à Dali. Avant la visite du musée, on regarde quelques vidéos sur son art et des interviews loufoques. Les enfants adorent surtout « La différence entre Dali et un fou c'est que Dali n'est pas fou ». Étonnant musée de Saint Petersburg, Florida… D'abord on retrouve le concept de l’œuf cher à l'artiste dans l'architecture même du musée.
Les toiles sont nombreuses, et il y a 8 toiles géantes. Avec une animation en réalité augmentée, on voit certains éléments du tableau bouger et mis en valeur. Ça permet de comprendre toutes les doubles images qu'il peint avec brio. Le portrait de Lincoln par exemple, composé d’un nu de dos de Gala
ou le toreador qu’on peut voir dans le corps d'une Venus de Milo
Évidemment quelques montres molles mais tout un autre imaginaire (pianos, motifs religieux) que je ne connaissais pas forcément et que je découvre.
On marche ensuite dans St Petersburg à la recherche de murales, la ville étant connue pour cela.
On n'en trouve pas autant que je le pensais, mais en revanche, on voit un nombre assez impressionnant de rades qui donne envie d'y manger; frais, locaux, fait maison. C’est assez rare pour le noter ! Et puis c'est jour de match aujourd’hui. On voit par hasard le premier but argentin par Messi via un penalty et on apprendra le score du match un peu plus tard dans le Katameh, l'Argentine est en finale! On roule, mais on prend du temps pour quitter St Pete et Tampa, les autoroutes interurbaines sont toujours pleines. Ben déteste les 5 voies avec raison.
Ce soir-là, on voulait s’arrêter dans une réserve faunique, au bord d'un petit chemin. Mais il fait déjà sombre, et surtout les chemins sont vraiment très sableux et plutôt faits pour des 4x4. À plusieurs reprises, on se demande si on va passer, mais oui, ouf, on arrive à s’arrêter dans un renfoncement de la route et on y passe une soirée très tranquille. (On verra le lendemain qu’on aurait pu aller à cet endroit en juste 250 mètres d’une route pavée, plutôt que les 2km de sable « proposés » par Google maps...)
On se réveille tranquillement dans notre foret, on se sent seuls et en pleine nature, avec le bruit des grillons qui nous berce.
Léo est un peu instable, il insulte sa sœur, se sent "triste" soit disant par manque d’écran et manque de ses amis et nous le fait sentir. Souvent les journées un peu calmes auront cet effet-là. Ben au contraire profite d'un endroit isolé dans la nature pour faire du sax, explorer, et me répéter que « c’était ça, pour lui, le voyage... »
Le lendemain matin, « tornado watch » à la météo de Floride. Argh, me voila qui panique un peu. Il pleut fort et Ben en profite pour "se rincer", puis Élina et Léo se jettent dehors, sautent dans les flaques et courent sur le parking vide de notre campement. Élina est ravie (et complètement trempée). On se dit qu'on s’arrêterait bien manger à midi dans un joli endroit. Vers 14h, le temps s’est adouci et Ben voit un panneau vers Manatee Springs state park, c'est à 6 miles de la route, allez, on n'a qu'a y aller. À quoi ça tient le hasard... En arrivant au parking du State Park, on croise une dame en Winnebago View (le même modèle que le notre, en plus récent), qui, toute excitée de notre similitude de VR, nous propose de nous donner sa place de camping pour ce soir car elle doit partir plus tôt que prévu. C'est parfait! On en profite pour aller voir le boardwalk qui longe des bald cypress aux pieds dans l'eau et aux nombreux genoux, on voit des colonies d'oiseaux (des noirs avec tête rouge et bec jaune), mais pas de lamantins (= Manatee en anglais, qui donnent leur nom au parc), ces espèces de vaches de mer qui sont souvent présentes dans cette région.
Et puis, dans les "springs", on peut se baigner! L'eau est transparente et délicieuse, même si on n'est pas super rassurés (il y a quand même un panneau « Attention aux alligators, appelez le ranger si vous en voyez près de la zone de baignade »). On guette donc, mais rien à signaler, et l’eau tiède des sources nous rafraîchit bien. On passe une soirée tranquille dans le camping. Notre spot est en bout de camping et nos deux voisins sont absents, on se sent donc bien isolés, entourés de palmettos et de mousse espagnole. Léo et Ben retournent au boardwalk et voient des chevreuils, pendant que je joue avec Élina.
Après avoir profité des douches du camping, on serpente sur les sentiers du parc et on se promène le long du « Scenic rail ». Bald cypress, cabbage palms (dont le bourgeon peut être mangé, mais après l'arbre meurt), pins noircis par le feu ou zébrés par la foudre, hutte d'indien seminole reconstituée
Le chemin est instructif et très agréable, même si Léo est de mauvaise humeur: il voulait avoir accès à mon téléphone et au wifi du camping et je ne lui ai pas donné. Je me sens prise entre les 2, Ben qui critique mon manque de constance (« on avait dit pas d’écran pendant un an ») et Léo qui soit disant souffre atrocement. Ça ne sera pas la dernière fois...
Ben choisit le campement du soir : le parking du « Bigwood BBQ », un restaurant dont la description du Bloomin Onion dans les commentaires de ioverlander lui avait fait envie. On arrive là-bas vers 18h, le parking est plein et la file de gens qui attendent, leur petit bipper à la main pour être appelé quand leur table se libère, impressionnante. Mais une heure et demie plus tard, pas d’attente, parfait pour nous. Le lieu est clairement très prisé des locaux, la déco est spéciale mais chaleureuse (tout en bois, trophées de chasse au mur), l'ambiance bonne enfant et amicale, on voit les gens qui se connaissent et se saluent d'une table à l'autre. Le bloomin onion est en effet délicieux, et ensuite c'est smoked meet, je mange d'excellents pork ribs avec une sauce parfaite. Amis végétariens s’abstenir !
On repart vers l'Est. La route est un peu monotone, il fait gris, la route est droite, on croise de temps en temps des maisons type mobile home, des panneaux « posted », d'autres « no trespassing ». Pas très accueillant ni très photogénique. Mais ça s’améliore quand on se rapproche de St Mark Wildlife refugee, on s’arrête à un petit parking à l'entrée d'une section du Florida Trail. Ben peut faire sa séance de sax, en fin d’après- midi pour une fois.
Le dimanche 18 décembre, c'est le match! LA finale, entre nos deux équipes de foot préférées… Léo est pour l’Argentine, moi je veux que les 2 gagnent, ce qui n’est pas possible, et le suspense est à son comble… On peut regarder la première mi-temps dans le Katameh avant que notre forfait de données ne s’épuise… impossible de ne rien voir de la suite ! On se rattrapera quelques jours après... en connaissant le résultat final !
On profite du Florida Trail, quel beau chemin. Il est plat, mais avec ce beau temps, superbe. Quelques palmettos et surtout des pins.
On repasse la nuit ici au calme, même si je pense que les voisins s'impatientent de nous voir déguerpir. Celui avec sa voiture bleue est venu pour nous demander si on avait des questions à lui poser (euh, non?) et proposer son aide (euh, merci, on s’en souviendra?).
On part le lendemain matin vers la plage de Carabella. Il fait frais. Pendant que je fais l’école dehors avec Élina, une témoin de Jéhovah vient nous parler, gentille et pas trop prosélyte. Mais comme Élina s'amuse à me mettre du sable sur les mains, elle lui dit "you are silly", ce qui vexe pas mal la petite puce. Ensuite Ben, Léo et Élina vont se baigner et se lancent dans la confection d'un immense château.

De mon coté, je fais une belle promenade le long de la plage jusqu’à l’entrée de la baie. C’est rare d’être un peu seule lors de ce voyage… Je vois des pélicans planer puis plonger la tête la première pour pécher, impressionnant! Le trou et le château de sable sont immenses. Mais pendant qu'on mange, une famille d'indiens laisse leurs petits enfants détruire le château, Élina est extrêmement énervée et Léo et Ben dégoûtés. Ils veulent essayer « discrètement » de faire comprendre aux indiens leur courroux, Ben s’approche du château et se met à crier "what happened, our beautiful castle" mais peine perdue, soit les indiens n'entendaient pas, soit ils n'en avaient rien à faire !
La route longe le Golfe du Mexique et la majorité des maisons sont à pilotis.
On fait un petit crochet par le phare de Georges Island (toujours mes caprices pharesques), très joli endroit, rempli de pélicans, dommage qu'ils n'acceptent pas le overnight parking, on y serait bien restés pour la nuit.
Le 100ème jour du voyage, on part s’arrêter dans un petit county park : les morrisson springs. Le matin, le parc se remplit de visiteurs, munis de combinaisons et de bouteilles d’oxygène : c'est un endroit où on vient plonger. De notre coté on s’y baigne, mais ouh lala c'est froid – on n’a pas de combinaison, nous !
On voit la météo qui annonce un froid polaire pour dans quelques jours. On se dit donc que si on veut faire un crochet par l’intérieur de l’Alabama, c’est maintenant ou jamais, on sera mieux proches des cotes du Golfe du Mexique pour le grand froid.
On s’arrête pour manger à midi dans un Huddle House (catégorie « difficile à digérer mais ok »), c’est surtout extrêmement typique, c’est difficile à décrire, on se sent transportés dans ce qui représente pour nous l’Amérique profonde, chaleureuse, aux plats simples et un peu gras. Élina fait beaucoup d'effet au vieux monsieur derrière nous et à la serveuse, qui nous disent tous les deux à quel point ils la trouvent jolie. Il faut qu’on fasse attention !
Notre crochet alabamien sera littéraire : Monroeville, ville de naissance de Harper Lee et Truman Capote. Léo (et Ben) venaient de lire « To kill a mockingbird » et on était en train de faire des activités sur le livre.
À Monroeville, on peut visiter l'ancien tribunal et lire plusieurs panneaux très instructifs sur Truman Capote et Harper Lee.
Ce tribunal a inspiré le metteur en scène du film, on retrouve le courthouse tel quel dans le film. Nouvelles lectures suite à la visite : Go set a watchman de Harper Lee, Breakfast at Tiffany’s et In Cold Blood de Truman Capote.
Après cette petite visite, on repart vers la Floride, en espérant qu'on ne va pas avoir de problèmes d'eau qui gèle avec la « bombe cyclonique » qui passe sur les États Unis. Pas de chance quand même, une tempête comme on n’en a pas vu depuis une génération et voila qu'on est là, nous qui voulions un Noël non-montréalais dans la chaleur de Floride!
On se réveille fraîchement et on va faire un tour dans Pensacola, dans un froid polaire. Élina et Léo acceptent de venir à condition de recevoir un chocolat chaud après.
Heureusement qu'on en trouve après notre petite marche ! Puis on roule pour aller à Mobile en longeant la baie. La route est jolie, c’est clairement plus riche et certains arbres sont remplis de fougères. A Mobile on s’arrête devant des statues de carnaval pour aller visiter le Exploreum, le musée des sciences, recommandé par un gars que Ben avait croisé le long du Florida Trail. Encore un musée plus tourné vers l'age d'Élina que de celui de Léo. Mais bon, Élina tripe sur les multiples activités ludiques sur le corps humain et le film sur les Spirit bears est très chouette, en plus cette foret tropicale est en Colombie Britannique.
Le soir du 23 décembre, on entre dans un des restaurants de Cracker Barrel. Il faut dire qu’en Floride, seuls les Cracker Barrel acceptent que des va-nu-pieds de notre genre passions la nuit gratuitement dans leur parking. On a du passer la nuit dans au moins 4 ou 5 parkings de Cracker Barrel, alors il était temps de voir l’autre coté du parking : l’intérieur ! On le mettrait dans la catégorie « on n’a pas l’impression de se faire du mal ». C'est pas mal, même si pas fantastique. Au moins on saura maintenant le goût de leurs hashbrowns (patates et oignons), cornbread et leurs biscuits beurres.
Au matin du 24 décembre, il fait 31 degrés Farenheit (1,1 degrés Celsius!) à l’intérieur du Katameh… mais j’avais oublié de fermer ma fenêtre !
On visite le battleship USS Alabama le matin, ainsi que le sous marin USS Drum. Si le sous marin ressemblait à celui de Pointe au Père, la taille du battleship était en revanche juste gigantesque. 2500 personnes, des cuisiniers pour plusieurs cuisines et salles de repas, des postiers, couturiers, coiffeurs, repasseurs, imprimeurs pour le journal de bord, atelier pour développer les photographies.

Ce bateau arbore fièrement sa statistique : un des seuls qui n'a jamais perdu un marin à bord. Mais bon, comme disait Ben, quel gaspillage d'argent et d'intelligence pour faire la guerre...
Noel au Mississippi
Ensuite on roule vers la foret de Soto, un ancien camp de prisonniers de la 2eme guerre mondiale (« Prisonners of war » ou « POW camp »), mais c’est surtout une foret de pins au bord d'un étang. On est seuls au monde pour notre réveillon de Noël. On peint nos pommes de pin géantes ramenées du Florida Trail avec Élina et Léo pour faire des sapins de Noël, en écoutant la Pastorale des santons.


Le réveillon est festif : prosecco, saumon fumé et desserts de Bubba's shop, les gourmandises de Pensacola, en écoutant Ali Farka Toure. L'ambiance est heureuse et détendue. Et après on écoute des sketchs de Coluche, je vois Ben pleurer de rire et Léo a l'air de bien apprécier aussi. Coluche dans la foret du Mississippi, typique d’un réveillon de Noël !
On passe Noël dans la foret. Le soleil brille et nous amène un peu de chaleur : 38 F. On essaye d'appeler la France mais les conditions technologiques ne sont pas là, on arrive néanmoins à se parler, et ça nous fait très plaisir.
On cherche et trouve du bois sec pour faire du feu et se régaler d’un asado de saucisses - oignons, puis on se fait un feu de joie rempli de dizaines de pommes de pin qui brillent. Superbe !
Le lendemain, après une petite marche dans les environs du POW camp (dont il ne reste rien), on quitte à regrets notre petit campement isolé du monde. On roule jusqu'à un boat ramp (un plan fréquent pour passer la nuit) au bord de la Pearl river, frontière entre le Mississippi et la Louisiane.

Le lendemain, Ben se réveille avec une grosse migraine. On joue au tarot dehors avec Léo et Élina sous le pavillon de pique nique, mais peu après des pécheurs reviennent avec un chevreuil qu'ils avaient chassé depuis leur bateau ; ils le pendent à un crochet et le dépècent, du coup on rentre dans le Katameh, Élina n'est pas très à l'aise de voir ça.

Ça y est, on rentre en Louisiane et on s’apprête à bientôt retrouver nos amis Vincent et Stéphanie avec qui nous prévoyons de passer les prochains jours à la Nouvelle Orléans. On veut passer la nuit au camping de Saint Bernard State Park, "proche" de la ville de la Nouvelle Orleans. Pas si proche que ça, et puis surtout le grand pont sur la 47 qu'on voulait prendre était complètement bouché par des voitures de police, alors on fait un long détour et on passe par des quartiers assez craignos de la ville. On savait que la partie Est était la plus dodgy, mais pas trop le choix de passer par là. On n’est clairement pas très rassurés mais finalement, tout va bien.
Et le lendemain, nous arrivons juste à temps pour aller chercher Vincent et Stéphanie à l’aéroport de la Nouvelle-Orléans. La suite au prochain épisode !

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