Après l’avoir admiré le matin, on le prend, ce fameux pont!
Certainement un bel ouvrage, 13 km au dessus de l’eau gelée du détroit de Northumberland, jusqu’à 60 mètres de haut, une voie pour chaque coté, et un vent qui fait tanguer notre véhicule. J’imagine que par grands vents le pont est juste fermé.
Ben tient fermement le volant et nous voilà de l’autre côté, sur l’île du Prince Edouard (PEI), la plus petite province du Canada.
Un petit passage à l’office du tourisme a calmé nos ardeurs: tous les parcs nationaux sont fermés et le Confederation trail, sentier de vélo qui traverse l’île sur les anciennes voies de chemin de fer, est fermé aussi. La tempête Fiona est passée par là et a renversé beaucoup d’arbres. Comme la tempête a surtout affecté l’Est de l’île, on part vers l’Ouest, surtout que c’est là que se trouve une de nos attractions prévues et qui vient de rouvrir: le musée de la patate.
Notre premier arrêt est plutôt rigolo: des maisons en bouteille.
Mais le musée-boutique est fermé. Cette maison et la voisine sont encore privées d’électricité et comme cela n’affecte que 2 foyers (dont 1 qui a un générateur), ils ne sont pas prioritaires pour être réparés. On peut néanmoins rester et se promener dans le petit jardin, et jusqu’à la plage au fond du terrain.
Après les bouteilles, les patates! D’abord LA statistique la plus importante qui justifie le titre de Capitale Mondiale de la patate pour PEI: si vous prenez le nombre de tonnes de patates produites par habitant, PEI se place au numéro 1 mondial, avec 10 000 tonnes par habitant par an. Cette petite île produit quand même le tiers de la production totale du Canada, donc on ne rigole pas avec les patates. Le musée vous accueille d’ailleurs avec une patate géante de 14 pieds.
Le musée est par ailleurs très bien fait, si on veut s’instruire sur l’origine (péruvienne!) des patates, sur les centaines d’espèces, sur les différents outils et machineries utilisés au cours des siècles pour la cultiver, sur les types de parasites qui peuvent attaquer votre champs de patates, ou si, comme Léo et Élina, on veut rire en regardant les vidéos d’un humoriste qui visite PEI et une fabrique de chips. En tout cas, j’ai retenu que sur PEI, on utilisait de la “boue de moules”, un mélange de coquillages ramassés sur les plages de l’île et que c’était le meilleur des engrais. On voit en se promenant dans l’île les nombreux champs de patates rouges, riches en fer.
Sans se démonter, on achète notre 1er sac de patates made in PEI et Ben nous fait des frites dans le camper, délicieuses!
Les spots trouvés sur l’application pour passer la nuit sont particulièrement beaux à PEI, surtout qu’on est hors saison, alors on se retrouve tout seuls dans des endroits paradisiaques. Comme cette nuit à Fortune Cove, sur le parking public d’une rampe de bateaux.
Vide quand on arrive au coucher du soleil, rempli d’une cinquantaine de 4x4 avec leur remorque le lendemain quand on émerge. C’est la saison des huîtres, et les pécheurs arrivent tôt. Ce sont des huîtres sauvages et la pêche reste traditionnelle: ils utilisent de grands râteaux, les “oysters tongs”, pour racler les fonds de ce bras de mer et reviennent avec des caisses remplies d’huîtres et les bras tout musclés.
Le lendemain, on continue les routes panoramiques jusqu’à la pointe Nord-Ouest de PEI, avec encore un record : le plus long récif (2km) d’Amérique du Nord, d’où l’importance du phare pour prévenir les marins d’un tel danger.
Plusieurs histoires de bateaux et même de sous marins allemand disparus sont racontées. Mais aujourd’hui, en plus d’un phare très photogénique, North Cape est surtout un centre de recherches canadien sur les éoliennes. En effet, avec une ouverture à 300 degrés, de forts vents et des hivers extrêmes, c’est l’endroit idéal pour tester des éoliennes.
Je continue mes “caprices pharesques” et nous faisons une pause au phare de West Point, un très joli phare zébré et sa petite plage.
Petit aparté littéraire: À PEI, il y a UN livre – ou plutot une série de livres- que tout le monde doit lire à l’école et qui fait maintenant l’objet de nombreuses attractions touristiques: Anne of Green Gables, de Lucy Montgomery. Un show permanent à Charlottetown, une reconstruction de la maison aux pignons verts (y compris tout l’intérieur) et de nombreux objets à l’effigie de Anne, la petite orpheline rousse qui grandit à Avonlea, petit village sur l’île du Prince Edouard. Il parait que Anne est particulièrement connue au Japon et que des cars de japonais viennent régulièrement admirer les constructions et shows! Léo et moi avons lu le livre et vous pourrez bientôt trouver quelques épisodes résumés et illustrés par Léo ici.
Nous choisissons de nous diriger vers la Nouvelle-Ecosse, notre prochaine destination, par le ferry qui traverse le détroit de Northumberland entre Woods Island et Pictou. On roule donc vers l’Est, vers Woods Island en plusieurs étapes et le temps est moins clément.
C’est devenue une habitude, après chaque nuit passée dans un endroit sauvage, nous ramassons les déchets, j’explique aux enfants que c’est le mode de vie des “vanlifers”: on ne paye pas pour dormir, mais on rend les endroits où on dort plus propres que quand on les a trouvés. Comme cela, les locaux sont contents et on ne voit pas apparaître des panneaux “no overnight parking”, bref, tout le monde est gagnant! Élina participe activement, mais pour l’instant je n’ai pas vraiment réussi à convaincre Léo, il me reste encore quelques mois...
Le ferry dure un peu plus d’une heure, qu’on passe surtout sur le deck extérieur, pour admirer le lever du soleil. On voit des phoques et Ben voit même des dauphins.
Ça y est, nous voilà en Nouvelle-Écosse!
Comments
Written on Sun, 20 Nov 2022 12:59:09 by Bapak
Written on Sat, 12 Nov 2022 14:07:52 by Mylène
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