Levé vers 8h. Ici, il a fait beaucoup plus doux hier soir et cette nuit par rapport au jour d'avant à coté du lac.. pourtant c'est à peu près la même altitude. Sortir du lit fut donc beaucoup plus facile. Ça et le soleil qui se lève côté barrancas, plutôt magique comme bivouac. Marianne part boire son café en haut de la falaise toute seule, le Chat ayant décliné l'offre d'y aller avec elle. Gymnastique avec les chiens, qui avant que je les chasse avaient l'air bien motivés pour faire de mon matelas mousse leur coussin.
Ces chiens mexicains, en tout cas tout ceux rencontrés jusqu'à maintenant, sont géniaux.. si tous les chiens pouvaient être comme eux ça ferait bien mon affaire. Je sais pas ce que les mexicains font pour qu'ils soient tous aussi doux et gentil avec les humains mais en tout cas moi j'adore: y'en a pas un qui a un comportement agressif envers toi, ils te grognent pas dessus ou t'aboient dessus, ils te sautent pas dessus, ils sont juste là, te tiennent compagnie sans non plus être trop envahissant, genre ils respectent ta "bulle", ils viennent te voir, ils sont curieux, leur regards sont souvent doux.. bref, il se dégage de leur être quelque chose de beaucoup plus zen et sympathique que la plupart des chiens de nos contrées qui sont trop souvent à mon goût en tout cas, agressifs et envahissants, des fois jusqu'à faire peur.. et tout le monde à l'air de trouver ça parfaitement normal, genre ils sont trop mignons. Franchement, en ce qui me concerne, s'ils pouvaient tous être comme ceux du Mexique ça m'irait bien.
On part vers 10h-10h30 (me souviens plus exactement) vers le Parc. Léo ne tient plus en place et est tout excité à l'idée de faire la zipline qui traverse une partie du canyon pour nous amener un peu en dessous de l'arrivée du téléphérique. Je l'ai fait avec lui, c'était très cool. Bon c'était mille pesos par tete de pipe et c'était pas aussi long et rapide que ce à quoi je m'attendais d'après leur description (jusqu'à 130 km/h mouais... 3 min de descente <tousse tousse>), mais ce fut tout de même complètement trippant.. on a quand même filé au dessus du vide sur une grosse distance suspendu sur un câble, avec une vue à couper le souffle. En tout cas j'ai laissé Léo bien derrière moi car j'étais bien plus lourd, alors même que j'étais parti un tout petit peu après lui.
On a ensuite grimpé par le sentier qui montait jusqu'à l'arrivée du téléphérique, par lequel les filles étaient arrivées. On a bien profité de la vue, vaguement regardé les stands d'artesanias puis on s'est dirigé vers ce qu'on pensait être le début du sentier. On a pas mal tergiversé avant d'y aller car un panneau à coté d'un petit magasin nous disait que "no camines sin guia" et sur l'affiche sur le mur du magasin, il était écrit que pour faire le sentier de "la panoramica" il nous en coûterait six cent pesos par personne. On était un peu dégoûté, ça commençait à faire beaucoup d'argent tout ça.. puis bon on avait bien envie de faire cette marche tout seul aussi. On a commencé par pique niquer, puis Marianne et Léo décrétèrent qu'on avait qu'à y aller et qu'on verrait bien ce qui se passerait. J'avoue que personnellement j'étais pas très chaud et moyennement rassuré: je voyais une multitude de sentiers plus ou moins marqués dans les montagnes autours de nous, pas un seul panneau ou indication duquel prendre, on avait aucune carte précise de la balade, c'était tout de même au moins 10 bornes a tracer dans les montagnes en se demandant tout du long si on allait au bon endroit, et bon, ça pouvait aussi être bien dangereux vu d'ici, plein de pentes hyper raides, voire des falaises.
On y est quand même allé en se disant qu'on tentait le coup, que si on le sentait pas on rebrousserait chemin et reviendrait par le téléphérique. Ça a commencé très mal, déjà on est parti du mauvais côté et on s'est vite retrouvé sur un sentier qu'en était pas vraiment un, c'était à pic et Léo n'arrêtait pas de fanfaronner devant ce qui ne faisait qu'augmenter notre stress, le Chat absorbait tout ça et nous le recrachait dans la gueule en arrêtant pas de nous maudire et de nous assurer que "c'est pas une bonne idée, il faut qu'on prenne le téléphérique", genre on allait tous y passer. Ça a pété quand Léo s'est posté en équilibre sur une pierre qui surplombait le vide en nous demandant de le prendre en photo pour qu'il puisse l'envoyer à ses amis. On a eu beau lui ordonner de se remettre sur le sentier il voulait rien savoir et restait fixe dans sa pose sur le rocher. On s'est mis à lui crier dessus, il s'est vexé et est parti tout seul droit devant genre je suis ultra énervé. Tout ça s'est passé quand on rebroussait chemin après s'être engagé sur le mauvais sentier. On a pris l'autre sentier, tout le monde était fâché, et Marianne et moi on les maudissait tous les deux en se demandant pourquoi ils nous faisaient aussi peu confiance, ni l'un ni l'autre. Genre lui sait mieux si c'est dangereux ou pas ce qu'il fait, et elle nous juge incapable de gérer la situation et juger s'il convient de revenir au téléphérique ou pas. Ça partait tellement mal qu'on s'est demandé s'il valait pas mieux rentrer avant qu'il n'y ait une catastrophe, une vraie cette fois.
Enfin.. on a continué et tout s'est bien passé, on a pris le bon sentier, à part à la fin quand on était déjà sorti du canyon et où on a quitté le sentier pour partir vers le village, ce qui a rallongé un peu la balade car on a fait un petit détour par une séries d'hôtels qui longeaient le bord du canyon avant de reprendre la toute fin du sentier qui menait au départ du téléphérique. Le temps était super, le paysage incroyable, le sentier facile à suivre et finalement assez simple ni trop dangereux. Plein de vues magnifiques (pas nommé "La Panoramica" pour rien). Puis passé le stress du début tout est rentré dans l'ordre et l'humeur fut plutôt guillerette. Vers le début de la balade on a croisé un petit chien noir et un peu blanc aussi (son ventre) qui nous a tenu compagnie jusqu'au retour au Katameh. On a plus au moins décidé qu'il était notre guide, il trottait parfois devant nous, le plus souvent derrière, mais ne nous a plus lâché jusqu'à la fin. Les enfants étaient aux anges.
Quand on est revenu en fin d'aprem, vers 17h30, tout était fermé et tout le monde était parti (les gens du parc, les vendeurs de souvenirs, de nourriture etc.). Le gardien du parc qui nous a vu débouler par le sentier nous a gentiment rouvert les toilettes puis après l'avoir remercié nous sommes allés retrouver le Katameh, qui nous attendait, fidèle au poste, en haut de la falaise, face au canyon. Le tel de Marianne prétend qu'on a marché ~16km aujourd'hui.
On a vite lancé un apéro-tarot pendant que je préparais le repas du soir, des burritos, ce qui prend pas mal de temps (riz + mini guacamole + bœuf haché avec épices et oignons + frijoles + fromage râpé). Les enfants voulaient absolument remercier le petit chien noir qui nous avait vaillamment accompagné tout du long ('pobrecito" avait dit le gardien quand on le lui a raconté) donc on lui a donné deux boulettes de viande hachée. Il s'est ensuite allongé devant notre porte et je serais pas étonné qu'il y soit encore à l'heure (encore bien trop tardive, je me suis un peu assoupi en lisant les news sur mon tel) où j'écris ces mots.
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