Levé avec le soleil, vers 8h. ~2h pour faire la routine du matin, on décide de faire l'école en roulant*. On est vraiment pas très rapide pour décoller le matin, mais c'est surtout à cause de moi. En sortant de la Pension Los Nogales, on essaie de trouver quelqu'un, un gérant ou autre pour payer notre nuit mais personne n'est présent pour remplir ce rôle et le camionneur à qui on demande son avis nous dit juste de partir sans nous prendre la tête, ce que nous faisons.
On s'en va vers le centre de Cuauhtémoc, on s'arrête en chemin pour remplir notre réservoir de propane, opération qui se fait tellement rapidement qu'on s'en remet à peine; c'était généralement un peu plus laborieux de faire le plein de propane au Canada ou aux US. On a payé ~500$ MXN pour ~40l je crois, en espérant que ce soit bien du propane. Ensuite passage au Alsuper pour un mini ravitaillement, c'est notre premier supermarché au Mexique alors forcément on est un peu curieux, on y va avec le Chat et on laisse Léotín pour garder le Katameh. Pas grand chose à raconter sur nos courses à part que la facture finale, bien moins élevée que quand nous étions aux US.
On essaye aussi de commencer à mettre en œuvre notre "plan eau potable": que ce soit les guides que nous lisons ou bien les interlocuteurs avec qui nous avons abordé ce sujet, tous déconseillent de boire l'eau du robinet. Au début on s'était dit que "bon ben tant pis, on achètera de l'eau en bouteille pour boire et on utilisera l'eau du robinet pour la vaisselle/les toilettes", mais en y repensant on s'est dit que ça risquait de ne pas être pratique du tout. Faut dire qu'on s'est habitué à pouvoir boire l'eau du réservoir d'eau "fraîche" du Katameh, qu'il est grand et que ça fait qu'on s'trimballe déjà pas mal de poids en eau, et que devoir "dupliquer" notre poids en eau / notre logistique de ravitaillement en eau, c'est pas nécessairement la meilleure option non plus (faut pas négliger l'aspect "le temps qu'on passe dans ce voyage à gérer nos remplissages / vidages de réservoirs", ni l'aspect "devoir stocker de l'eau potable pour quatre personnes pour plusieurs jours sans pouvoir compter sur le réservoir d'eau fraîche du Katameh, ça veut dire des bidons en pagaille à devoir stocker quelque part, et de la place on en a pas mille non plus"). Bref du coup, on a décidé de s'acheter un de ces gros bidons qu'on met sur les fontaines à eau, qui font 20l, et qu'on allait remplir le réservoir d'eau du Katameh avec. C'est un peu clairement une solution de bourgeois, mais ça devrait nous simplifier la vie pendant ces quelques semaines au Mexique. Au Alsuper, les 19l étaient à ~40$ donc ~2$ USD, si on compte qui en faudra 3/4 bidons pour refaire notre eau, ça devrait nous revenir à ~8$ USD pour un re-remplissage du réservoir d'eau du Katameh, c'est pas la mort non plus (NDA: surtout qu'on se rendra compte plus tard, qu'on peut faire bien mieux en termes de prix, en allant re-remplir notre bidon à une "purificadora",où les 19l d'eau purifiée valent entre 10 et 20$ MXN selon l'endroit). Bon, tirer la chasse d'eau à l'eau purifiée ça va faire un peu bizarre, mais ce sera une raison de plus d'essayer d'utiliser le moins possible nos toilettes. Va aussi falloir qu'on essaye de trouver un moyen pratique de vider ces bidons de 19l dans le réservoir, sans se péter le dos à chaque fois.
Bon mais là, on est pas encore à sec, donc on a juste pris un "garrafón" de 19l, mis 10l dans notre "petit" bidon bleu et stocké le "garrafón" sous la table de la dînette. Le garrafón coutait ~125$ mais ça on devrait n'avoir a le payer qu'une seule fois, vu qu'ensuite on changera juste un garrafón vide contre un plein et que dans ce cas on ne paye que l'eau, i.e ~40$.
Courses faites, on a taillé la route vers Basaseachi, devait bien être environ midi quand on a décollé. On a roulé quasiment toute l'aprem sans s’arrêter, mangé un sandwich en roulant, la route "tipo c" était plus ou moins bonne, plus ou moins sinueuse une fois qu'on a vraiment attaqué la partie montagneuse, ça a été un peu sport: beaucoup de vent au début, et ensuite plein de montées, descentes et virages serrés, beaucoup de frein moteur, souvent en 1ère, de montées en 2nde, bref, du 30-40 km / heure de moyenne dans la montagne.
On est arrivé au Mirador San Lorenzo vers 17h je crois, il y avait un mini bus et 2 ou 3 voitures, pas grand monde. Le temps qu'on sorte, aille aux toilettes et qu'on s'ébroue un peu tout le monde était parti et il ne restait plus que deux hommes qui tenaient chacun une petite échoppe de souvenir. On leur a demandé s'ils pensaient qu'on pouvait passer la nuit ici, ils ont dit que probablement que oui, qu'il faudrait dealer avec le guarda parque qui passerait à la tombée du jour pour vérifier que tout le monde est parti avant de fermer la barrière qui mène au Mirador.
En attendant, on est descendu par un sentier bétonné qui mène à deux autres miradors un peu en contrebas.. des vues superbes sur la cascade et la vallée encaissée au fond.

À notre retour les vendeurs de souvenirs avaient plié bagages, on s'est mis dans un coin du parking plat et avec une vue sympathique, et on a attendu que le guarda parque se pointe. On a profité de la vue, de la douceur de fin de journée en squattant un peu dehors, le Chat a fait du Pam' et Léo était en train de lire dans le Katameh. La fraîcheur arrivant on s'est retranché à l'intérieur, Marianne, Léo et Élina ont commencé leur séance de tripot quasi quotidien (ils jouent au tarot avant le dîner) et le guarda parque n'a pas tardé. Il a du arriver un peu avant 19h, Marianne a parlementé (je suis lâchement resté caché au fond du Katameh), il lui a dit que "non, normalement on autorise pas les gens á camper ici (bla bla bla) mais moyennant 200$ MXN je vous donne l'autorisation". On s'est pas fait prier, c'est peut-être moyennement éthique/moral, mais c'est pas cher payé pour passer une nuit tranquille ici, avec demain une super vue au réveil.
Juste un dernier truc avant que j'oublie, un fait qui me laisse un peu mystifié: ici on parle à tout le monde en Castellano.. et tous ont l'air de trouver ça parfaitement normal.. moi qui vaniteusement m'attendais à être célébré et complimenté partout ou nous allions pour notre maîtrise de l'idiome local, que nenni! pas un mot rien!! C'est comme si pour eux il n'y avait rien de plus normal que des Français ou Canadiens parlent l'espagnol.. Caramba!! Quelle blessure pour mon orgueil..
* "faire l'école en roulant": Finalement, au supermarché en voyant tout plein d'enfants qui n'étaient manifestement pas à l'école, on a réalisé qu'on était un jour férié pour cause de "Día de la Constitutción Mexicana", qui date du 5 février 1917, mais le jour férié est "el primer lunes de febrero". Tout ça pour dire que Marianne et les enfants ont donc décrété que "pas d'école aujourd'hui".
Add a comment